vendredi 2 décembre 2011

So long America ... so long

Voila, le periple americain s'acheve et le Chili arrive !

Pour resumer les dernieres semaines, une petite video.


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mardi 8 novembre 2011

San Francisco : son pont, ses rues et ses poetes !

Ballade sans but dans les rues de San Francisco. Haight Street comme point de depart, vite expediee car plus aucune trace du mouvement hippie qui fit sa renommee dans les annees soixante. Pourtant, son influence se sent litteralement dans toute la ville : une odeur particuliere flotte en effet a chaque coin de rue. La marijuana a usage medical est legale en Californie et une etrange maladie semble toucher la population de SF...

Point de hippies, tant pis, le Golden Gate est toujours la, ouf ! Mais ce n’est pas lui qui m’impressionne, non c’est plutot ce qu’il y a au dela, le Pacifique qui soudain m'emporte et souffle dans mes oreilles, dans mes narines, ses reves : le Japon, l’Asie toute entiere, Vladivostock, voila ce que j’ai en tete lorsque mon regard porte vers l’ouest ! ...une video bientot


Je poursuis ma route, tentant d’eviter les rues les plus raides, contournant les collines : la chic Nob Hill, la tres touristique Telegraph Hill (surmontee d’une tour au nom improbable : Coit Tower...). J’arpente Polk Street qui etrangement me plait beaucoup...la lumiere du soir y est peut-etre pour quelque chose...je m’attarde tel le badeau moyen lorsque le cable car passe sur California St et continue...



Il est 18h, Chinatown s’agite...ses habitants se pressent autours des etalages de fruit et legumes (seule endroit dans la ville, et peut-etre dans tous le pays, ou trouver des courgettes ou des poireaux ! Jamais je n’aurais cru un jour saliver devant autant de verdure...). Les poissons clapotent dans leurs baquets, vivant ainsi leur derniere heures, et les canards luisents aux crochets des echoppes. Colombus Av et je suis dans le North Beach district...le temps est venu de casser la graine et je me regale d’une delicieuse slice de pizza pepperoni-sausages-mushroom, achetee dans un des nombreux restaurant italien qui jallonnent ce quartier.

La file est deja longue devant le Club Fugazi...Ce soir, deux poetes mythiques ont decide de se retrouver afin de montrer que la ferveur poetique du San Francisco des annees 50 existe encore et toujours. Laurence Ferlinghetti et Gary Snyder se trouvent donc reunis le temps d’une soiree en faveur du Poetry Center de l’Universite de San Francisco.

Mais qu’ont-ils de si particulier ? Le premier est tout simplement le premier editeur du poeme d’Allen Ginsberg, Howl, (et ce ne fut pas chose facile tant la censure regnait a cette epoque). Sa librairie independante, City Lights Bookstore, continue encore de soutenir les poetes et artistes acteurs de la contre-culture americaine. Le second, prix Pulitzer de poesie en 1975 pour son recueil Turtle Island, est celui qui inspira Jack Kerouac pour son personnage de Japhy, dans les Clochards Celestes. Il contribua par ailleurs au rayonnement du bouddhisme Zen aux Etats-Unis, menant en partenariat avec l’Universite de Californie, de nombreux travaux de recherches et d’etudes dans les monasteres Japonais ou il devint l’un des premiers moine issus du monde occidental.

Gary et Laurence alternerons leurs lectures pendant quelques heures. La poesie de Gary est brute, sauvage et puise son inspiration dans les sentiers qui parcourent la Sierra Nevada, dans l’infini des paysages de wilderness. Celle de Laurence au contraire, possede la complexite et le charme de SA ville, San Francisco et se veut subversive, sociale et progressiste, instrument eminemment politique au service de revolution artistique (mais pas que). Les deux se rejoignent lorsque Laurence se tourne vers la baie et ses lucioles, ces lumieres des navires au travers du brouillard. Ou encore lorsque le monde artificiel, technologique, sous forme de panneau solaire, habite soudainement un poeme de Gary...militantisme ecologique avez-vous dit?

En regagnant mon auberge, je songe a cette soiree magnifique et je suis frappe par le fait qu’elle resume peut-etre a elle seule mon voyage : un interet pour la nature immense, mais egalement pour mes semblables et leurs preoccupations, leurs revendications, leurs voix,

Extraits :

«the silence
of nature
within.

the power within
the power
without.

the path is whatever passes-no
end in itself

the end is,
grace-ease-

healing,
not saving.

singing

the proof

the proof of the power within.»

Gary Snider, Turtle Island



«[...]

If you would be a poet, write living newspapers. be a reporter from outer space, filing dispatches to some supreme managing editor who beleives in full disclosur and has a low tolerance for bullshit.

[...]

If you call yourself a poet, don’t just sit there. Poetry is not sedentary occupation, not a «take your seat» practice. Stand up and let them have it.

Have wide angle vision, each look a world glance. Express the vast clarity of the outside world, the sun that sees us all, the moon that strews its shadows on us, quiet garden ponds, willows where the hidden thrush sings, dusk falling along the riverrun, and great space open out upon the sea...high tide and the heron’s call...And the people, the people, yes, all around the earth, speaking Babel tongues. Give voice to them all. [...]»

Laurence Ferlinghetti, Poetry As Insurgent Art.



De gauche a droite : Laurence Ferlinghetti, Gary Snyder

mardi 1 novembre 2011

Un endroit bien particulier...Yosemite

Apres mon experience vegasienne, je cours me mettre au vert, et la Yosemite Valley est indeniablement le bon endroit pour cela ! Plus exactement, fuyant le touriste, je trouve refuge a Camp 4, ce qu’ici les gens appellent le camping des grimpeurs. En effet, la reputation de ce camping n’est plus a faire, tant il a vu defiler les legendes de l’escalade mondiale (pour ceux que cela interresse, lire Camp 4 qui relate les péripéties des pionners de l’escalade moderne au Yosemite). Pour autant, la legende n’appartient pas au passé et il souffle encore sur ce camping un vent d’aventure matiné de refus d’une vie conventionnelle. Si vous voulez avoir l’air d’un local, le «dress code» a respecter est le suivant :
- un bonnet de laine laissant echapper quelques meches de cheveux qui n’ont pas vu les ciseaux d’un coiffeur depuis bien longtemps.
- une frontale a porter de jour comme de nuit
- l’incontournable doudoune, qui un jour lointain fut orange flashy, et qui aujourd’hui porte les stygmates de multiples ascensions sous la forme d’accros repares au duct tape et d’indelibiles traces de suie, signe des nombreuses nuit passées autour d’un feu
- enfin, une paire de chaussures 5.10, dont la semelle part en lambeaux mais que l’on ne changerait pour rien au monde.

Ca contraste ferocement avec les pompes en marbres et les costards en saumon fume de Vegas, et ici je me sens comme un poisson dans l’eau !

Au petit matin, il faut voir les cordées préparer leur matos : c’est un grand étallage de pitons, cordes, coinceurs, baudriers, bref tout le necessaire pour se mesurer au géant de granite qui du haut de son kilometre verticale regne sur la Yosemite Valley, le bien nommé : El Capitan.

Son nom revient sur toutes les levres, il est de toutes les conversations et pour cause! Mais rien de tel qu’une soirée au coins du feu pour réaliser que ceux qui osent se mesurer a ses voies, que l’on gravis le plus souvent en plusieurs jours, faites de failles interminables, de pendules effrayants et de vires etroites sur lesquelles installer sont portaledge pour un bivouac aérien, ont quelque chose a part, de réellement hors du commun.

La nuit est tombée depuis quelques heures maintenant, le feu crépite, les rechauds ronronnent, les pates et soupes chinoisent cuisent, une bouteille de bourbon et de la marie locale bio tournent, les guitares s’accordent, tous les élements sont reunis pour passer une soiree merveilleuse mais ô combien ordinaire a Camp 4. Au cours de l’une d’elle, j’aurais la chance d’assister au recit d’un grimpeur un peu particulier, Dan. Ce pompier de 41 ans, a donc debarque de son Idaho natal (état pas franchement réputé pour la grimpe), il y a quelques semaines. Il a deja a son actif quelques voies sur les falaises de gres de Zion, mais rien de comparable a El Cap’. Et il a décidé de le gravir, en solo (c’est a dire avec l’aide de matériel, mais seul), en empruntant une voie mythique : le Nose ! Plus de 30 longueurs, 1km d’ascension, sur une arrete bien identifiable, c’est LA voie d’El Cap’. Ouverte en 47 jours en 1958, malgre sa difficulte, elle a ete depuis repetée mais par par n’importe qui et pas n’importe comment. La legende autours de cette voie a notamment été battie par un petit brin de femme, Lynn Hill, qui en 1993, damna le pion a tous ces males exhubérants qui pulullent dans le petit monde de l’escalade et particulierement au Yosemite, en reussissant en 4 jours la premiere ascension en libre (c’est a dire sans tirer sur les pitons ou autres clous en place), renouvellant son exploit un an plus tard en 23heures. Cette type d’ ascension, en libre, continue de faire rever, car personne depuis, n’a reussi a repeter la voie de cette maniere. Dans un autre ordre, aujourd’hui, des cingles, des grimpeurs d’un autre monde tentent regulierement de battre le record de vitesse sur cette voie (dans ce cas, tous les moyens sont bon pour atteindre le sommet), record a battre : 2h36min!!!!

Bref, c’est a ce morceau d’histoire, a cette voie mythique que Dan a decide de se mesurer. Il y passera 10 jours ! 12 heures d’escalade quotidienne, reclamant quelques 6000 calories d’energie (sous forme de barre de cereales, de M&M’s, de chips concassees et de cereales deshydratees enrichies en proteines). Malgre les 40 litres d’eau qu’il emportera, il souffrira de deshydration et dans les derniers jours, il lui faudra parfois plus d’une heure pour réanimer les muscles de ses mains. Une fois redescendu dans la vallee, il sera surpris d’apprendre que tous le monde a Camp 4 a entendu parler de «Solo» Dan. En effet, c’est aussi ca la magie de Camp 4, les nouvelles vont vites et personne n’ignore qui est sur El Cap’ a un moment donné et dans quelle voie.

Il confiera n’avoir pas encore realise ce que cette ascencion lui a appris sur lui-meme et qu’il lui faudra du temps pour le faire...son bonheur : avoir été capable de surmonter la petit voix qui lors des premieres longueurs lui commandait de battre en retraite, et ces moments de profond vide intellectuel, ou son corps semblait immuablement guide vers le sommet, état ressenti comme etant profondement naturel, une part de son etre qu’il n’a pu decouvrir que de cette maniere.

Il nous contera également qu’il recevra de l’aide dans sa redescente vers la vallee. En effet, tout un milieu «underground» vie ici, par et pour la grimpe. Ces «Yosemite Bums», doivent jouer en permanence a cache-cache avec les rangers, car le sejour maximum tolere, d’apres les regles du parc, est de 30 jours par saison. Autant dire rien du tout pour ceux qui ne se sentent bien qu’a la verticale. Alors, ils courent les bois, decouchant chaque soir, monnayent leur services lorsqu’il s’agit d’aider a descendre du materiel du haut d’El Cap’ (service auquel a eu recours Dan, epuisé) et connaissent toutes les astuces pour manger a pas chers ou prendre une douche chaude dans le lodge 4 etoiles de la vallee. Seule la neige les poussent a quitter celle-ci en hiver. Certains partent alors quelques mois en l’Alaska par exemple, terre promise pour ceux qui se sentent le courage de travailler 16h par jours, 7jours/7 dans une conserverie de saumons. En echange, ils seront nourris, loges, exhoneres d’impots et toucheront plus de 3000 dollars par mois, de quoi remplir le compte en banque avant de s’echapper vers de nouveaux horizons, au Yosemite, mais parfois plus loin (Nepal, Nouvelle Zelande, Patagonie,...). J’aurais l’occasion de rencontrer un de ces individus passionnes, un petit gars d’une vingtaine d’annees, grimpant du 8b+, avec dans les yeux, un éclat particulier que meme mes questions concernant les conditions de (sur)vie ici ne parviendront pas a ternir : «Money goes around» me repondra-t-il avec malice.

Pour ma part, point d’escalade, mais des randos. Et cela suffira a me regaler !

Comme ici au sommet d’Half Dome, un autre majestueux sommet de la vallee : http://vimeo.com/31580138

Enfin, je crois que je n’oublierais jamais mon arrivee au sommet de North Dome. J’en pleurerais dis-donc, et puis tout de suite apres, voila que j’eclaterais de rire ! Une sorte de petit satori comme seules des montagnes exceptionnelles peuvent vous procurer. Pas de commentaire cette fois, juste le bruit du vent...cela suffit amplement.

http://vimeo.com/31585198



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Sin City

J’ai voulu voir a quoi cela ressemblait et bien j’ai vu !

Je ne resterais en tout et pour tout que 20 heures a Las Vegas. Le temps de parcourir le Strip, et de me delester de 5 dollars dans quelques machines a sous. Et cela me suffira...

Rien de bien sensationnel, et surtout rien de vraiment classe dans ce qui n’est que gros, clinquant et pour tout dire bien vulgaire...Les tapis roulant qui relient les casinos entre eux donnent l’impression d’etre dans un immense aeroport un peu bizarre, sans avion et sans la moindre horloge. Ici le temps ne parait par etre une donne importante...mieux, tout est fait pour que dans ce paradis articiel on ne le sente pas passer.

Je me scandaliserais interieurement lorsque j’observerais ces drogues du jeu semer une vingtaine de jetons de 50 dollars sur une table de roulette, pour tout perdre...mais recommencer tout de suite apres. Enfin, a chacun ses plaisirs! Cela semble plaire pourtant : j’aurais ainsi l’occasion de croiser plusieurs «kids» dans mon auberge qui m’avoueront vouloir passer le reste de leur vie ici, a faire la bringue...tres peu pour moi !

Grand !

Apres une semaine passee a NYC, a peine sortie de l'aeroport, les 40 degres a l’ombre de Phoenix, AZ m'assomment. Rien a faire dans cette ville immense sans aucun interet, si ce n’est se reposer de l’excitation new yorkaise dans une sympathique auberge. Apres 3 jours d’attente, je recupere mes negatifs et file a Flagstaff, porte d’entree du Grand Canyon.

Quelle bonne surprise que cette ville coquette, posee sur la route 66 et ou le temps passe paisiblement, rythme par les sifflets des nombreux trains de marchandises qui passent environ toutes les demi-heures...sortent d’immenses chenilles metalliques dont certaines mesurent plus de 3 km de long!

Et puis, le Grand Canyon! Gitantesque breche dans un plateau culminant a plus de 2000 metres d’altitude. En bas, c’est a dire 1700m plus bas, coule le fleuve Colorado. 1700m de profondeur c’est plus de 5 fois plus que le canyon du Verdon! Quant au couleurs, tout est ici rouge, orange et se pare de reflets roses une fois le soleil couche : une pure merveille !

Cette nature si enorme attire le touriste, immanquable ici, ainsi que le randonneur. Selon le site internet des Parcs Nationaux, quelques 40000 demandes de permis de randonnee sont effectuees chaque annee, 10 000 sont accordes. Les demandes sont a faire 4 mois a l’avance par fax, mais si l’on sait etre patient, il est toutefois possible d’en obtenir un directement aupres des rangers du parc, sur la base du premier arrive, premier servi...temps d’attente estime...4 jours ! J’avais donc fait une croix la dessus, mais ne risquant rien, je me suis quand meme rendu au Backcountry Office, pour savoir si par chance, il ne resterait pas une petite place...et bien m’en a pris !

Munis du precieux sesame c’est donc le coeur leger, mais le dos charge, que j’entreprends ma descente dans la faille immense. Deux journees de rando me permettent de me rendre compte de la taille du canyon et de notre petitesse face a ce dedale de roche. Tantot sur une arrete, tantot cernes de falaises, le trail est varie et le paysage change constamment, je m’en mettrais plein les yeux.


C'est parti, on descend!



La petite ligne en bas de l'image, c'est le trail.


Et le Colorado apparait enfin :

Au petit matin :


Puis l'ont remonte :



Le soleil decroit, c'est la que tout devient magique :



mercredi 5 octobre 2011

"Pied a terre!"

Oui, Moab, UT est vraiment un endroit formidable pour poser pied a terre.

En fait, j'hesitais concernant le titre de ce post et si j'ai choisi celui-ci c'est que c'est aussi la premiere replique de la scene d'ouverture d'Idiana Jones et la Derniere Croisade qui a ete tournee ici, dans le parc d'Arches qui ressemble a ca :


Mais j'aurais pu aussi titrer "D'Idiana Jones a Thelma et Louise". En effet la derniere scene de ce film a ete tournee dans un autre lieu incontournable dans la region : le Dead Horseshoe National Park :

Bref, bienvenue a Canyonland!



Ici, on contemple, on campe, on randonne, on grimpe ou on mountainbike et il faut avouer qu'il y a de la place pour tout le monde !

Par exemple un coucher de soleil, ca donne ca :



Et au reveil, c'est a peine moins bien !
Il y a quel mon terrain de jeu c'etait un petit canyon a deux pas de la ville, accessible a pied (une gageure aux US ou la voiture est reine!)

J'ai donc passe l'ensemble de la journee a explorer chacune des falaises, suivi les horshoe bends, grimpe, desescalade...et ca valait vraiment le coup !

Je vous laisse decouvrir tout ca avec quelques images !


jeudi 29 septembre 2011

Yellowstone : be bear aware !

Quelques semaines se sont ecoulees depuis le dernier post, et comme on dit ici : "in order to make a long story short" voici un petit resume de celles-ci.


Allez, je vous emmene, c'est par la, vers l'Est :



Heureusement quelques liaisons de bus existent et permettent d'avancer plus rapidement qu'en stop ! Au passage, on en prend plein les yeux et on comprend pourquoi l'un des surnoms de l'etat du Montana est "The Big Sky state":


Et finalement on tombe sur ca :


Les paysages dans cette zone du parc sont lunaires, il flotte dans l'air une odeur de souffre qui impregne les vetements et que l'on emmene jusque dans la tente ! Ca glougloute tant et plus et si l'on sait etre patient, on peut avoir la chance d'assister a l'eruption d'un geyser ! Ainsi le Grand Geyser se donnera en spectacle pendant plus de 10 min! (Certain, comme Castle Geyser, peuvent durer jusqu'a une heure !). Dix minutes donc de feux d'artifice aquatique, de bouillonnements, de jaillissement de colonnes d'eau bouillante a plus de 60m de haut !...manque de bol, les nuits fraiches ont eu raison de la batterie de l'appareil photo et je ne peux vous en faire profiter pour l'instant (le leica, lui, etait bien fidele au poste, mais il faudra attendre pour voir le resultat!).




Le jour suivant, en poussant quelques kilometres plus loin, changement de decor ! Un canyon impressionant s'ouvre sous les yeux des visiteurs :








Et qui dit riviere comme celle-la, dit peche a la mouche ! Je me regalerais bien, capturant quelques belles truites cutthroat dans des endroits tels que celui-ci :





ou encore celui-ci !




Vous pouvez facilement constater que l'on est pas jamais seul dans ce parc! La faune evolue vraiment librement, et il convient d'y preter attention!




Les bisons, passe encore, il suffit de se tenir a distance et de regarder si le troupeau n'est pas en train de se diriger vers l'endroit ou vous avez gare votre voiture ! Non, ce sur quoi insistent avec lourdeur les rangers du parc sont les ours et les conflits qui peuvent survenir lors d'une rencontre fortuite avec l'un de ces plantigrades ! Mais peut-etre ont-ils raison d'insister car quatre deces lies aux grizzly en moins de 4 mois ont eu lieu cette annee.




Nous autres pauvres visiteurs nous voyons donc reduit a tenter d'appliquer le plus strictement possible les conseils des rangers, notamment :




- cuisiner a plus de 100m de sa tente

- faire du bruit (siffler, chanter, parler, claquer des mains) lorsque l'on entre dans une zone sans visibilite (foret, bosquet, etc...), dans la majorite des cas, l'ours s'enfuira appeure.




- ne pas laisser trainer de nourriture ou de produit odorant a proximite de sa tente : utiliser les bear box mises a disposition dans les campings, ou son coffre de voiture, ou encore suspendre sa nourriture entre deux arbres. J'ouvre ici une petite parenthese pour evoquer cette manip' simple de prime abord mais qui reserve des surprises ! On peut facilement passer 1/2 heures a lutter avec une pierre nouee au bout d'une cordelette comme l'illustre tres bien cette video. Et, lorsqu'on y arrive enfin (yes ! je suis le plus fort!), il faut malgre tout faire preuve de quelques minutes supplementaires d'attention et ne pas oublier a quel jeu dangereux on est en train de jouer! En effet, ce sport, croisement improbable d'un jokari et d'un bilboquet, fait que 9 fois sur 10, la pierre susmentionnee revient vers le lanceur qui se la prend generalement dans la gu...ou dans le cas de votre serviteur, dans les tibias. Bref, du debut a la fin on a l'air c.., tout ca a cause de ces maudits d'ours.




Dans la serie conseil etrange, j'aime bien celui-ci :




- se changer apres avoir fait la cuisine, afin de ne pas dormir avec les memes vetements generalement, on emmene tous 2 vestes gore tex en rando, une pour avant la cuisine (parce qu'il caille quand meme a 2500m d'altitude) et une pour apres !




Bref, beaucoup d'efforts sont a fournir lorsque l'on se ballade au pays de Winnie l'Ourson, et si par malheur on rencontre un ours, voici en image ce qu'il convient de faire : cliquer ici !




Au final, on se ballade tous avec son tres cher bear spray a la ceinture! Sorte de bombe anti agression a usage des ours ! La securite a son prix (45 dollars) et meme equipe de la sorte je ne serais pas franchement rassure. Bref, lors de mes premieres rando, je sifflerais a m'en faire peter les levres et ferais profiter toute la faune de Yellowstone des themes de Miles Davis, des riffs de Led Zeppelin, ou encore des partis de cuivre de Fela !



Bon, redevenons serieux un moment. Cette problematique relative a la cohabitation humain/ours pousse quand meme a la reflexion. Le gouvernement americain, et donc les contribuables americains, ont depenses pres de 24 millions de dollars (!) depuis 1992, afin de reimplanter le grizzly au sein du parc de Yellowstone et ce avec des resultats plutot honorables. La population de grizzly est ainsi passee de 240 specimens a environ 1600 a l'heure actuelle, et compte tenu de la vitesse de reproduction excessivement lente de Teddy Bear c'est plutot pas mal. En effet, les oursons restent deux hivers en compagnie de leur mere avant de partir croquer du randonneur librement!




En septembre 2011, le parc de Yellowstone avait deja acceuilli plus de 3 millions de visiteurs ! Plus de visiteur et plus d'ours aboutit semble-t-il a plus de confrontations. Et tragiquement, lorsqu'un ours tue un homme il doit etre abattu lui-meme. 24 millions de dollars pour au final en arriver a tuer des ours...!



Cette problematique fait revenir notamment sur le devant de la scene les messages d'ecologistes radicaux de la trempe de Doug Peackok ou d'Edward Abbey qui critiquaient particulierement l'accessibilite toujours grandissante des parcs nationaux, les transformant quasiment en zoo geants...alors que penser ?



Surement que sur ce grand territoire qu'est l'Amerique, il y a a bien d'autres endroits pour aller randonner ! Mais je vous montrerais ca plus tard !

mercredi 14 septembre 2011

pas de texte, juste des photos pour l'instant

Couche de soleil depuis Sauk Mt



Oh Captain, my Captain !


Vue sur Ross Lake depuis Desolation Peak



Rainy Pass on Highway 20 (a long day hitch-hiking)




Toujours sur la Highway 20

dimanche 11 septembre 2011

"It would be one of the best ways to experience the Northwest!"

Je me remémore ce que Dan m'écrivait quelques jours plus tot : "It would be one of the best ways to experience the Northwest!"

Me voila donc flottant sur la Nooksack River, affalé sur une bouée gonflable, une Highlife bien fraiche a la main et une douzaine d'autres canettes de Pabst Blue Ribbon (PBR) et de Rainier dans le sac, accompagné de Dan (mon hote), Jeffrey, Jessie, Spencer, et de deux autres jeunes americains bien decidés a profiter de cette magnifique journée pour ne strictement rien faire si ce n'est rester "relaxed" !

En effet, la combinaison soleil+eau fraiche+biere fonctionne a merveille et je me laisse agréablement dériver, guettant les truites ca et la au fond de l'eau ou encore le sommet enneigé du Mt Baker qui se dévoile parfois au loin.

Les conversations se nouent peu a peu et je comprend rapidement que je ne suis pas en compagnie de jeunes conservateurs nationalistes. Non, bien au contraire. Ils ont d'ailleurs une maniere bien a eux de ponctuer certaines de leur blagues a l'égard des Mormons par exemple d'un rugissant "This is America", singeant par la Bush et ne laissant aucun doute quant a leur dégout vis -a-vis des conservateurs de tout bord.

Pour autant l'administration Obama n'est pas en reste. Ils reprochent en effet au gouvernement actuel son immobilisme. Il m'expliquent que, lors des rares fois ou celui-ci a tenté une avancée, les prétentions ont finalement été revue a la baisse, du fait d'un parti republicain tres vindicatif et bien decidé a faire echouer toute proposition liberale et progressiste. L'"Affordable Health Care Act" semble etre d'ailleurs le plus bel exemple d'une reforme qui, dans les fait, n'a toujours pas porté ses fruits (plus de 30 états ont d'ailleurs porté plainte contre ce texte qu'ils jugent anticonstitutionnel).

Enfin les médias en prennent également pour leur grade, et peut-etre plus durement encore que les hommes politiques. Dan accusent en effet ceux-ci de cliver completement le pays en deux, de ne pas faire une analyse suffisamment neutre de la situation, permettant ainsi a une troisieme voix d'emerger...je m'en veux maintenant de ne pas lui avoir posé la question suivante : et selon toi quelle serait-elle ?

Notre descente est ponctuée de courtes pauses afin de se soulager (biere oblige) ou casser la graine, au menu : des crackers "organics" accompagnant de délicieuses rillettes de "smoked salmon" et un inattendu "Brie" de 10 cm d'epaisseur et dont l'étiquette mentionne " Delice de Bourgogne" (il faut absoluement qu'a mon retour j'enquete sur les origines de ce mysterieux Brie de Bourgogne !!!). Je les interroge alors sur le succes des produits "bio" aux Etats Unis, et eux de me répondre d'une seule voix : "Tout est bio en ce moment, ca fait bien sur l'étiquette"...green-washing avez-vous dit ?

Un nouvel arret nous offre l'occasion de croiser une jeune fille de 16 ans tatouée de la tete aux pieds qui brandit fierement le cadavre d'une truite de 40cm au bout d'un baton et nous propose de l'échanger contre une biere! Mon entourage refuse sa proposition. Une fois la jeune fille partie, les blagues sarcastiques fusent, le mot "bro" revient cesse mais son sens m'échappe. Dan me fournit une rapide explication et je comprend alors que je viens de rencontrer une personne qu'en France nous qualifierions de "beauf'". Selon Dan, je ne manquerais pas d'en croiser d'autres au cours de mon périple !

La descente prend fin alors que le soleil décline, nous dégonflons nos bouées et Jeffrey en profite pour s'en jeter une derniere...manque de chance pour lui, le Sheriff veille au grain ! Surgit de nul part, armé de deux pistolets automatiques et arborant deux chargeurs de secours a la ceinture au cas ou l'on ne serait pas encore totalement effrayé par un tel arcenal, celui-ci lui explique qu'il vient de le surprendre en flagrant délit de consommation d'alcool sur la voie publique !!! Jeffrey baisse la tete et repond bien sagement aux questions du Sheriff qui s'en tiendra a une simple main courante...alors je songe : "This is America!"

vendredi 2 septembre 2011

Délaissant les grands axes, j'ai pris la contre allée...

"Hou-oo-ou ! (Japhy se releva d'un bond.) J'ai lu Whitman, et savez vous ce qu'il dit ? Debout les esclaves, faites trembler les despotes étrangers. Il croit que telle doit être l'attitude du Barde, du Barde Fou inspiré par le Zen, sur les vieilles pistes du désert. Il croit qu'il faut imaginer le monde comme le rendez-vous des errants qui s'avancent sac au dos, des clochards célestes qui refusent d'admettre qu'il faut consommer tout ce qui est produit et par conséquent travailler pour avoir le privilège de consommer, et d'acheter toute cette féraille dont ils n'ont que faire ; réfrigérateurs, récepteurs de télévision, automobiles (tout au moins ces nouvelles voitures fantaisistes) et toute sorte d'ordures inutiles, les huiles pour faire pousser les cheveux, les désodorisants et autres saletés qui, dans tous les cas, atterriront dans la poubelle huit jour plus tard, tout ce qui constitue le cercle infernal : travailler, produire, consommer, travailler, produire, consommer. J'entrevois la grande révolution des sacs à dos. Des milliers, des millions de jeunes Américains, bouclant leur sac et prenant la route, escaladant les montagnes pour prier, faisant rire les enfants, réjouissant les vieux, rendant heureuses les jeunes filles et plus heureuses encore les vieilles, tous transformés en Fou du Zen, lancés de par le monde pour écrire des poèmes inspirés, sans rime ni raison, pratiquant la bonté, donnant l'image de la liberté par leurs actes imprévus, à tous les hommes et même tous les être vivants ; c'est cela que j'aime en toi Goldbook, et en toi Smith, venus tous deux de cette côte Est que je croyais morte."
Les Clochards Célestes, Jack Kérouac, 1958

dimanche 28 août 2011

Et la photo dans tout ça ?

Quel plus beau prétexte pour voyager que la photographie ? (A moins que ce ne soit le contraire!)

S'il en est un que j'ai oublié de mentionné précédemment, c'est bien celui-là!

Combien de fois en effet les photos de Depardon, Walker Evans ou Henri Cartier-Bresson ont défilées devant mes yeux ? Et comment ne pas penser aux Américains de Robert Frank, ce chef d'œuvre qui bouleversa la photographie (Kerouac n'était d'ailleurs pas très loin puisque c'est lui qui signa la préface de la première édition).

Bien modestement aujourd'hui, je me mets dans le sillage de ces arpenteurs de macadam, de ces voyageurs infatigables, pour tenter de saisir les émotions, l'atmosphère d'un lieu, la beauté d'un visage ou d'un regard à l'aide de mon appareil photo.

Itinéraires

Voici deux itinéraire pour pouvoir me suivre sur une carte...mais attention ceux-ci pourront très bien être modifiés en cours de route, en fonction des rencontres, des envies, etc...! Indicatifs donc, mais pas définitifs!

Itinéraire USA

Itinéraire Amérique du Sud

jeudi 14 avril 2011

Avant le voyage, des rêves...

A 12-13 ans, lors d'une virée à la bibliothèque, je tombe sur un livre traitant de la pêche à la mouche. Mon père m'avait déjà mis une canne dans les mains et conduit au bord de l'eau, et ce livre, avec ces photos de beaux paysages,de poissons énormes, de petites touffes de plume imitant les plus délicats des insecte me contracte définitivement le virus de la pêche , et de la pêche à la mouche! Depuis je rêve de me retrouver un jour au bord de la Big Horn River, de la Snake River, ou encore de la Henry's Fork River, perdu dans les espaces vierges et naturels du Montana et du Wyoming. Et la lecture du roman de Norman Maclean "And the river runs through it" ("Et au milieu coule une rivière" en français) l'année dernière renforça cette éternelle envie d'arpenter les berges de rivières encore préservées, aussi naturelles qu'au premier jour.

Au cours de l'été 1997, je découvre Jack Kerouac! J'enchaine "Les Clochards Célestes", "Sur la route", "Les Anges Vagabonds" et "Big Sur" avec dans les oreilles "American Prayer", l'envoutant poème de Jim Morrison, et "Harvest" l'album incontournable du grand Neil Young. La fonction auto-reverse de mon baladeur cassette de l'époque en rendra presque l'âme!

Depuis, toujours pas remis de cette expérience, je relis périodiquement les aventures de Japhy (Gary Snyder) et Ray (Jack Kerouac) et rêve de virées nocturnes et littéraires dans les rues de San Francisco, de randonnée sur les pentes du Mattherhorn et de bivouac dans la cabane de Desolation Peak.

Au fil des années, j'ai également découvert Jim Harrisson. J'effectue une plongée dans son univers via le fracassant "Un bon jour pour mourir", puis "Légendes d'Automne" et le mythique "Dalva". Là encore, mes rêves sont nourris de grands espaces, de personnalités hors du commun et de liberté!

Aujourd'hui, après avoir pas mal randonné et découvert la Marche Ultra Légère (MUL pour les intimes), je rêve d'arpenter des sentiers toujours plus sauvages, léger, débarrassé du superflu, et de pouvoir pleinement profiter de la nature à l'instar de John Muir !

Voilà un bref aperçu de ce qui me pousse aujourd'hui à faire mon sac pour parcourir dans un premier temps les routes d'Amérique...rêves de gosses, rêves d'ado, rêve d'adulte...il est grand temps que ceux-ci deviennent réalité!

mercredi 13 avril 2011

C'est parti!

Tout premier message d'une série que j'espère longue !

Bienvenu sur ce blog, celui-ci va s'efforcer de retracer mon voyage dans le but de vous le faire partager!

Enjoy!

Nico